Lors de mon séjour en Eure-et-Loir, j’ai passé une journée sur les traces de Marcel Proust dans le petit village d’Illiers-Combray. En 2019 au mois de mai, on fêtera le centenaire du prix Goncourt remis à cet auteur de génie : au programme, de nombreuses manifestations culturelles avec des lectures, des concerts mais également du théâtre et des dégustations culinaires. Il s’agit donc de l’occasion parfaite pour se relancer dans la lecture et venir comparer la fiction aux lieux réels !
Sûrement comme la plupart d’entre vous, j’ai commencé à lire Proust pendant mes études un peu sous la contrainte et j’avoue n’avoir pas immédiatement accroché au style ampoulé et aux phrases très longues. Mais en réouvrant le premier volume de la recherche quelques années plus tard, la magie a opéré et je suis donc ravie de vous plonger dans le décor original d’ « Un amour de Swan ». Je vous emmène pique-niquer dans le pré Catelan près des aubépines, déguster une madeleine à l’heure du thé et visiter la maison de la tante Léonie.
Le village d’Illiers-Combray
Nous avons découvert le petit village d’Illers-Combray par un beau samedi matin ensoleillé. Tout était tranquille et nous étions quasiment les seuls à nous promener dans les petites rues en étoile autour de la place de l’Eglise. Les nombreux séjours de Marcel Proust à Illiers chez sa tante lui ont inspiré le décor du village de Combray dans ses romans. A l’occasion du centenaire de la naissance de l’auteur en 1971, la commune a décidé de modifier son nom orignal pour ajouter le nom fictif de Combray. Un hommage unique a l’un des plus grands auteurs français car il s’agit du seul lieu officiellement renommé après une fiction !
Pique-nique au Pré Catalan
Avant de nous lancer dans la visite guidée de la fameuse maison, nous décidons d’aller prendre des forces avec un pique-nique dans un parc situé juste en dehors du village. Pour s’y rendre, il faut traverser un petit pont en pierre à proximité d’une ancienne tour et longer les bords de Loir. Le pré Catelan a été entièrement imaginé par Jules Amiot l’oncle de Marcel Proust en s’inspirant des jardins anglais ponctué d’éléments néo-orientaux comme le petit kiosque et la grotte sculptée. En nous rendant sur place début mai, nous étions malheureusement un peu en retard pour la floraison des aubépines, ces petites fleurs blanches emblématiques de l’œuvre de Proust. Nous en avons quand même trouvé quelques-unes le long d’une haie en dehors du parc dans une montée à laquelle l’auteur fait référence sous le nom de petit raidillon dans son œuvre.
Maison de tante Léonie
Après le déjeuner, direction à nouveau le centre du village pour une visite guidée de la maison de Tante Léonie dans laquelle Marcel habitait lors de ses nombreux séjours à Illiers-Combray. La maison entourée d’un jardin fleuri et d’une petite véranda est très bien conservée et on plonge immédiatement dans le passé en découvrant avec émotion les différentes pièces. J’ai particulièrement aimé la cuisine et les touches d’orientalisme très à la mode dans la décoration de l’époque.
Je vous conseille vraiment de suivre une visite guidée pour profiter pleinement de l’expérience. Il n’y a pas d’audioguide donc il faut se renseigner en avance sur les horaires au risque de devoir visiter les lieux sans aucune explication. Pas besoin d’être un spécialiste de Proust pour profiter de la visite, les guides sont de véritables passionnés et peuvent s’adapter à votre niveau de connaissance. C’est vraiment intéressant de confronter la fiction avec les bâtiments réels. Par exemple en pénétrant dans la chambre de Marcel Proust, j’ai appris qu’il avait un frère mais ce dernier n’est jamais mentionné dans les livres et j’avais donc toujours pensé que Marcel était enfant unique !
A côté des pièces de la maison originale, un petit musée rassemble des lettres, des effets personnels et des photographies de famille. On découvre également les portraits de certaines connaissances de Proust qui lui ont inspiré les différents personnages, le plus célèbre étant Charles Haas pour Swann. En sortant de la maison, vous trouverez une librairie très complète proposant les éditions classiques de la Recherche mais également de nombreux ouvrages d’analyses.
Dégustation de Madeleine
Dernier arrêt incontournable avant de quitter Illiers-Combray, un petit arrêt à la boulangerie du village pour un arrêt goûter avec les célèbres madeleines. C’est en effet tante Léonie qui offre à Marcel dans le roman, les fameuses madeleines qui font resurgir des années plus tard tous ses souvenirs d’enfance en une seule bouchée. Déclinée en deux parfums vanille-miel ou citron, la madeleine est surtout reconnaissable à sa forme de coquille Saint-Jacques décrite dans le roman !
Les autres lieux sur les traces de Proust
Pour les véritables connaisseurs de l’œuvre de Marcel Proust, il existe d’autres lieux en Eure-et-Loir qui sont évoqués dans les différents romans comme Tansonville, Vieuxvicq, Méréglise ou encore Saint-Eman. Un peu plus loin, vous pouvez également vous rendre à Cabourg en Normandie et séjourner au Grand Hotel chambre 414. En raison de son asthme, l’écrivain a fait de nombreux séjours dans cette ville et s’est largement inspiré des lieux pour créer sa station balnéaire fictive de Balbec. Enfin sur une note moins joyeuse, vous pouvez rendre un dernier hommage à Proust au cimetière du père Lachaise où il a été inhumé après sa mort.
J’espère que ce petit voyage sur les traces de Proust vous aura inspiré. Est-ce que vous aimé visiter des lieux liés à des artistes ou personnalités historiques ? Si vous en connaissez, n’hésitez pas à me laisser un petit commentaire !
Vous pouvez également retrouver par ici mes autres articles sur mon séjour en Eure-et-Loir:
Merci beaucoup à l’ADRT d’Eure-et-Loir pour cette invitation et plus particulièrement à Flora pour l’organisation parfaite! Je reste néanmoins libre de mes choix éditoriaux dans cet article.
Super intéressant comme article… Cela permet de découvrir encore et toujours de nouvelles destinations françaises, merci !
nous avons raté les madeleines du boulanger.
j’ai lu toute « La recherche » beaucoup plus agée que toi.
C’est étrange de n’y jamais entendre parler du frère.
La maison de Tante Léonie et son musée sont un régal.